Petites nouvelles d’il y a quelques années !

Petites nouvelles d’il y a… quelques années !

(lues dans l’Aix-Presse n° 4, d’octobre 1975)

« Les campagnes se dépeuplent », c’est devenu un refrain très répandu.Il évoque pourtant un problème qui nous touche particulièrement. En effet, au dernier recensement cette année, le canton de St-Just-en-Chevalet a perdu environ 11% de sa population depuis 1968. C’est la perte la plus importante du département de la Loire.

Qu’en est-il pour nos trois communes : Juré, St-Romain et St-Marcel ? Nous avons réuni et posé la question aux trois maires MM.Travard, Gardette et Chabré :

Juré : 272 habitants (contre 361 en 1968)

St-Romain : 382 habitants (contre 461 en 1968)

St-Marcel : 310 habitants (contre 336 en 1968)

La perte de population est importante et s’est aggravée au cours des dernières années. A part St-Marcel, la baisse est supérieure à la moyenne du canton. La situation est inquiétante et directement liée aux problèmes que rencontrent les zones de montagne.

Sont évoquées les causes (diminution de la population agricole, attrait de la ville, niveau de vie, salaires, etc…) et surtout les conséquences :

Sur le plan budgétaire : cette baisse entraîne une baisse des ressources communales, la charge par habitant augmente, les services (chemins, téléphone, voirie) restant les mêmes.

Sur le plan économique et humain : on note une baisse de l’enthousiasme, de l’esprit d’initiative, une certaine détérioration du climat social. Les commerces ferment ou sont moins actifs , les services disparaissent (bureau de poste, fermeture de classes).

Sur le plan culturel : la dispersion des jeunes rend plus difficile les regroupements, les activités d’animation.

Ce mouvement semble être une évolution normale due aux transformations récentes de la société économique, agricole et industrielle, mais dit un maire « c’est allé trop loin ».

Les solutions évoquées ensuite (créations d’ateliers, développement du tourisme) semblent peu sûres, seule reste l’agriculture :

L’essentiel est de sauvegarder l’agriculture qui maintiendra une population permanente, conservatrice de la nature.Il faut donc créer un nouvel esprit afin de valoriser le métier de paysan, d’améliorer les conditions de travail : remembrement à l’amiable, regroupement pour les travaux et l’achat de matériel,services de remplacement, préservation de la terre…

On peut ajouter l’intervention extérieure : l’Etat, conscient de cette situation critique , tente d’apporter une aide financière pour l’installation des jeunes agriculteurs en zone de montagne.

En résumé, si une grande partie de l’amélioration dépend des pouvoirs publics, nous ne devrons pas négliger les moyens qui sont à notre portée. Les ruraux sont presque obligés de prendre leur propre avenir en main.

( propos recueillis lors d’une réunion par D.Cazorla, P.Savatier et P.Barthollet

et publiés dans l’Aix-Presse d’octobre 1975)