Les patoisants

Les Patoisants

Les « râllés » au programme des patoisants.

Le premier dimanche après le mercredi des Cendres, la tradition voulait que l’on organise un grand feu, un « râllé » ( ïn râleï). Il célébrait ainsi l’arrivée du printemps, la vie après la froideur et le repos de l’hiver. Dominique Cazorla a décrit les significations de cette tradition, aidé par plusieurs « élèves » de la classe de patois, qui avaient eux-mêmes participé à un « râllé ».

Techniquement, l’entreprise était codifiée. Autour d’un mât (un sapin de vingt mètres de hauteur) on entassait plusieurs chars de genets,  buissons, branches, genévriers, selon un plan rigoureux, en laissant un petit tunnel pour se glisser au centre afin d’allumer le brasier.

Trois circonstances exigeaient de faire un « râllé » :

  • Un mariage. Dans ce cas, deux petits sabots étaient suspendus au sommet du mât, destinés au nouveau-né espéré dans l’année,
  • L’inauguration d’une nouvelle maison,
  • L’élection d’un conseiller municipal dans le hameau. Au sommet du mât était alors accrochée…une bouteille (symbole de la démocratie ?).

Le hameau de Seignelonge (appartenant à Champoly) était réputé pour ses râllés.

La grosse farce consistait bien sûr à mettre le feu avant la cérémonie, qui avait lieu au début de la nuit. On se souvient d’un jeune marié de Chausseterre qui avait chargé un de ses ouvriers de surveiller le « râllé », mais cet ouvrier avait soif, et des petits malins l’avaient abreuvé d’abondance.

Les invités dansaient en ronde autour du feu, et quand celui-ci était éteint, il fallait sauter au-dessus des braises, en prenant appui au milieu car le cercle mesurait plusieurs mètres de diamètre. Excellente initiation au saut en longueur et au triple-saut.

Les bugnes (appelées «bignettes» à St Romain) accompagnaient obligatoirement la fête, avec un ou plusieurs tonneaux de vin, de cidre…

Après cette évocation riche en vocabulaire et en grammaire, la classe de patois s’est prolongée en chansons et en danses, au son de l’accordéon et de la guitare.

Remarque très positive : la classe a accueilli plusieurs nouveaux élèves, qui se sont parfaitement intégrés.

Les « râllés » ne sont-ils pas une fête à redécouvrir ?  On y pense à St Romain…

Les patoisants